Merci Denis de ton témoignage précieux, qui contient des données réelles, prises en été comme en hiver, comme les deux autres témoignages d'ailleurs. Je lui laisse la parole.
__________________________
Boucherville, 16 juillet 2012
Bonjour à vous tous, chers Écotechnophiles,
D’abord je me présente, Denis Bouffard , marié, père de famille et technicien retraité en transport d’énergie chez Hydro Québec. Toute ma vie, les voitures et l’électricité firent partie de mes nombreuses passions. Une d’entre elles fut l’écologie. Je me suis souvent posé cette question : « Comment faire ma part pour diminuer mon empreinte écologique?» À maintes reprises, je me suis retrouvé arrêté au milieu de centaines d’autres voitures, polluant allègrement sans faire plus de quelques kilomètres à l’heure! Quelle aberration! Un moteur qui tourne dans sa pire plage d’efficacité énergétique et écologique!
Image: Denis Bouffard à côté de sa Volt (photo: une relation de Denis)
Puis un jour en 2006, un article du journal La Presse annonce que GM se lance dans le développement d’un véhicule à autonomie augmentée, la Chevrolet Volt. Dès ce moment, les ingénieurs de GM se sont basés sur une étude gouvernementale américaine qui spécifie que les deux tiers (66%) des déplacements quotidiens des véhicules des particuliers sont de moins de 60 kilomètres. Donc, à partir de cette information, GM travailla sur un véhicule électrique avec une autonomie moyenne de 60 kilomètres. Pour l’autre tiers (33%) des déplacements, soit occasionnellement, un groupe moteur générateur à grande efficacité prend la relève de la batterie épuisée. J’ai trouvé que c’était, comme dit l’annonce, « le gros bon sens » de ne pas transporter un tas de batteries que l’on utilise que pour le tiers de nos déplacements annuels. Actuellement, pour une autonomie de 600 km, le poids de la batterie dépasserait largement le poids du moteur 1.4 litre de la Volt et du réservoir plein de 35 litres d’essence.
Voilà, j’étais conquis et j’ai suivi le développement de la Volt jusqu’à sa commercialisation en 2010 aux États-Unis. Enfin le grand jour arriva et le 30 septembre 2011 j’ai pris possession de ma superbe Chevrolet Volt blanche 2012. Elle me coûta 41 031$ taxes et rabais provincial de 7 769$ inclus. Ce montant se rapproche beaucoup de tous les hybrides sur le marché qui offrent encore la vieille technologie hybride parallèle (ne pouvant être branchée) avec une autonomie électrique très minime. Avec la Volt, je sais que je paie plus pour obtenir une nouvelle technologie mais l’histoire est ainsi faite. Les nouveautés coûtent plus chères jusqu’à ce que le volume des ventes augmente et amortisse le coût du développement.
La Chevrolet Volt est propulsée par deux moteurs de 55Kw (75Ch) pour une puissance totale de 110Kw (150Ch) qui puisent leur énergie dans une batterie Lithium-Ion polymère de 16Kwh (360V) pesant 198Kg. Lorsque l’énergie de la batterie est épuisée, une génératrice de 55Kw entraînée par un moteur à essence 4 cylindres de 1.4 litre développant 84Ch prend la relève uniquement pour fournir l’énergie nécessaire pour déplacer la voiture.
La voiture est un charme à conduire. Dans la majorité du temps, c’est le silence presque complet, il n’y a que le bruit des pneus et le vent sur la carrosserie! La suspension est ferme à cause du poids du véhicule qui est d’environ 1 730Kg. La conduite précise et stable est obtenue grâce à la batterie (en forme de T) placée au centre de la voiture.
Le freinage est bien calibré et suffisant. De plus, je me sers énormément du freinage en récupération d’énergie en passant de « Drive » à « Low ». Dans la circulation, ce mode est fantastique, je ne freine à peu près jamais et je recharge presque autant que je consomme et je n’émets aucun C02! Depuis que je suis propriétaire de ma Volt, l’autonomie a varié de 39 kilomètres sous -15 degrés C. à plus de 80 kilomètres dans les jours chauds sans climatisation. Lorsque l’énergie de la batterie est toute utilisée, le groupe moteur générateur démarre automatiquement à 2 000 tours/minute et consomme environ 5.8 litres au 100 kilomètres. Ma consommation à vie inscrite au tableau de bord est actuellement de 1.53 litre au 100 kilomètres pour plus de 9 000 kilomètres parcourus.
Chaque mois, je reçois un rapport On-Star sur internet. Celui-ci m’informe des résultats de l’auto-diagnostic du moteur, du système VOLTEC et même jusqu’à la pression des pneus. Il me donne aussi des statistiques mensuelles de consommation. Depuis l’achat du véhicule, j’ai parcouru 74% de mes déplacements en pur électrique soit 6 700 kilomètres pour un coût d’environ 90$ d’électricité (111 pleins de 10Kwh@ 0.08$/Kwh). J’ai utilisé de l’essence pour un autre 2 300 kilomètres pour un coût d’environ 192$ d’essence super (137 litres à 1,40$ le litre). Ainsi, le coût total de l’énergie pour déplacer le véhicule est de 31$ le 1 000 kilomètres et sachant que le prix de l’électricité est plutôt stable, j’ai bien confiance d’amortir le coût de la nouvelle technologie sur la durée du véhicule.
Je suis des plus heureux de rouler la grande majorité de mes kilomètres en pur électrique. Je peux éliminer toute cette grande source de pollution surtout dans la ville et avoir une faible consommation sur la route jusqu’à près de 600 kilomètres d’autonomie avec la même voiture. Je suis fier de participer à l’autonomie énergétique et faire l’essentiel de me pleins d’énergie auprès d’ Hydro-Québec, une société qui nous appartient.
Je ne suis pas contre le tout électrique mais présentement je crois que la technologie n’est pas au rendez-vous. Il y a des batteries très prometteuses en développement, des super condensateurs, des matériaux composites et surtout de formidables moteurs-roues.
Voilà le futur mais pour aujourd’hui la Chevrolet Volt représente, pour moi, la meilleure stratégie de changement.
Denis Bouffard
Pour un essai, pour en savoir plus :denis_bouffard@hotmail.com